jeudi 22 décembre 2011

Cremonini, benvenuti al bar

Je ne saurais que trop vous recommander, si vous êtes abonnés à Canal +, de regarder le film "Benvenuti al Sud", transposition italienne de "notre" "Bienvenue chez les ch'tis".




On s'y amuse à retrouver à la virgule près le scénario à succès, sauf que là, le héros rêve d'être muté à Milan, au nord, et qu'il est affecté près de Naples, au sud. C'est le drame : la camora, les poubelles qui s'entassent, la température (40… 50…), sa vie promet d'être un enfer. C'est donc le film que je visionnais lors de mon dernier voyage en TGV, et je n'ai pas manqué d'aller me restaurer au bar. Nostalgie des voitures-restaurants, des TEE… Bien sûr tout ça a changé, et depuis que Cremonini a repris le marché aux Wagons-Lits, leurs méthodes ne cessent de m'étonner.

Chez Cremonini, l'analyse de la carte est toujours une partie de bonto, dont on sait qu'on ne ressortira pas gagnant. D'autant que si derrière le comptoir l'hôtesse ou le steward est un rusé, c'est foutu. Devant moi, un petit papy qui veut juste un café. Déjà, il y a du monde au bar, on fait la queue (ah cette idée rusée d'envoyer les voyageurs de 1e traverser la R4 pour se retrouver côté seconde pour attaquer la file…) et lui veut juste un café, qu'il a la mauvaise idée de demander au steward avant qu'il ait fini d'encaisser la cliente précédente. Oui, d'accord, au zinc au coin de la rue le barman sait servir plusieurs clients en même temps et encaisser tranquillement après qu'on ait consommé, mais dans le TGV, non, on patiente. Donc notre papy veut un café. "Arabica ou Robusta ?", ça, il ne l'a pas senti venir, c'est un argument marketing. En bon français : une arnaque. Car l'arabica est à 1,50 €, et le robusta à 2,10 € (ou l'inverse, je n'ai rien compris non plus, et ça n'est clairement affiché nulle part). Le papy lui répond "un court" et le steward l'embrouille allègrement en lui expliquant que les deux sont courts, mais que ce n'est pas le même arôme (tiens, il oublie de préciser que ce n'est pas le même prix). Dans la confusion, le papy réitère "un court" et le steward part lui préparer son café, et lui rapporte quelques secondes plus tard avec un ferme "voilà, je vous ai fait un robusta, comme vous ne m'avez rien précisé, ça fait 2,10 €. Le papy acquitte sa dette, ne sachant même pas qu'il aurait pu payer moins cher.

A mon tour, j'opte pour un sanwich du premier menu, dans une formule à 8,90 €, incluant salade bio et boisson. Il faut dire que la carte placardée en grand derrière le bar ne tarit pas de produits labellisés AB (Agriculture Biologique), de produits "du moment", de photos alléchantes. Et dans le temps d'attente, j'ai pu regarder si je prenais un dessert, qui vous fait économiser 1 € s'il est pris avec une formule. De 2 à 4 €, et même plus, c'est tentant (compote bio, salade de fruits, tiramisu, pana cotta…). Sauf que les prix indiqués tiennent compte de la réduction d'1 €, et que je trouve ça déjà un peu moins tentant. Partons donc sur la formule "simple". Mais il n'y a plus de salade, elle est remplacée par les chips. Le steward me demande si ça me convient ou si je préfère rester "à la carte". Vu mon aversion pour les chips industrielles, je reste à la carte, content de faire une économie. Tu parles, 8,80 €. Il est fort le type qui a pondu la carte des prix. Mais moi je lui collerais bien une mutation dans le nooooord, ou au sud, s'il est italien. Ou mieux, tiens, en Allemagne. Là où il y a des voitures-bars et restaurants dans les trains, avec un personnel accueillant et une offre bien pensée.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire