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lundi 25 septembre 2023

Pascal Béjui nous a quitté

Photo Henri Tenoux - FACS Patrimoine- Ferroviaire"



  C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de Pascal Béjui, dimanche 24 septembre, à la suite d'une longue maladie. Auteur, éditeur, photographe, vidéaste, il a été, durant cinq décennies, l'une des signatures ferroviaires les plus prolifiques et les plus appréciées.

Les débuts de Pascal Béjui remontent au tournant des années 1970 , quand il écrit, dans le magazine Loco-Revue, un premier article sur le thème du chemin de fer. Et sans doute le seul qu’il ait consacré au train miniature. Mais ce réseau de la Villa Tisbé célèbre les rivages de la Méditerranée qui sont le berceau de sa famille, de la Corse à la Tunisie en passant par Nice. 

Caméraman à Télé Monte-Carlo, Pascal collabore ensuite a de nombreuses publications ferroviaires avant de fonder les Editions de la Régordane qui publient un nombre considérable d'excellents livres sur les chemins de fer et sur les transports publics. Il n’abandonne pas pour autant la presse magazine en prenant une large part à l’animation d’Objectif Rail puis en assurant la rédaction en chef de la revue Le Train Nostalgie jusqu’à ses derniers jours. 

Plume de haute qualité, Pascal Béjui n’a pas lâché pour autant la caméra :  les vidéos qu’il produit à la Régordane resteront des témoignages vivants d’un chemin de fer disparu. C'est dans ce cadre de la vidéo qu'en partenariat avec LR Presse, Pascal prend en charge, entre 2008 et 2013, la réalisation des DVD qui sont joints, à l’époque, aux numéros spéciaux de Ferrovissime. 

Pascal Béjui nous a quitté, mais son œuvre va rester présente dans l'édition ferroviaire d'aujourd'hui et de demain.

Jehan-Hubert Lavie

dimanche 24 septembre 2023

Téléchargez votre fond d'écran Ferrovissime pour octobre 2023 !

Croisement de deux trains en gare d’Heiligendamm (Allemagne) sur le réseau « Molli » à voie de 0,90 m. Juillet 2023.



Votre fond d'écran Ferrovissime pour octobre 2023 vous attend d'ores et déjà sur notre page Fond d'écran à télécharger.



Tous les mois, vous retrouverez sur cette page un nouveau fond d'écran à télécharger ! 

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mercredi 13 septembre 2023

Fin de saison pour les chemins de fer touristiques


 

Fin de saison pour le Napoléon-Express de mi-journée du mercredi des CFCB (photo:J.H. LAVIE)


A la mi-septembre, les trains touristiques mettent les lanternes rouges pour plusieurs mois : c'est la fin de l'exploitation estivale. Un été 2023 qui, d'après plusieurs échos recueillis, n'a pas été mauvais malgré une météo trop chaude au sud et trop pluvieuse au nord, accompagnée d'une conjoncture économique peu favorable aux dépenses familiales. 

Prochains circulations pour certains de ces réseaux : les trains du Père Noël. 

texte : Jehan-Hubert Lavie

vendredi 8 septembre 2023

Le point sur les AGC garés

 

AGC en OPMV à Nevers (Photo :  J. Anne)






Ferrovissime n° 125 (septembre/octobre) est maintenant en kiosque partout. Dans ce numéro, Jérémie Anne a réalisé en reportage sur les opération mi-vie réalisée à Nevers en prenant l'exemple des AGC.




700 automoteurs AGC ont été construits mais tous ne passeront pas en OPMV comme nous le rappelle Frédéric Didelot :



• il y en a un qui est radié depuis juillet 2016 : le B 82603/604 de Bretagne suite à l’accident de PN de St Médard sur Ille ;

Et il y en a 4 dont le sort est incertain, suite à des heurts à des PN avec un poids- lourd :

B 82773/774 Aquitaine
B 81775/776 Aquitaine
Z 27527/528 Champagne Ardenne / GE

Z 27873/874 LR / Occitanie






AGC en OPMV à Nevers (Photo :  J. Anne)


De St-Vaast-Bosville à Dieppe

Au départ de St-Pierre-Le-Viger, l'ancienne gare côté quais.

 


L'automne arrive. Une période propice pour parcourir d'anciennes lignes transformées en véloroutes, mais qui ont eu la sagesse de conserver certains bâtiments en modifiant a minima leur architecture. 

Aujourd'hui, nous vous proposons de parcourir l'ancienne section de ligne transversale St-Vaast/ Dieppe. Les petites lignes implantées à proximité des côtes normandes n'ont rien à envier aux antennes balnéaires bretonnes en matière de pittoresque. Elles ont même, généralement, un profil nettement plus difficile ! Bâtiments et installations sont typiques de l'ancienne Compagnie de l'Ouest.

C'est en 1898 qu'est mise en service la ligne à voie normale St-Vaast/ Dieppe. La voie alterne entre zones de plaine et profondes vallées dont le franchissement nécessite un profil accidenté et sinueux. Elle traverse la campagne du pays de Caux où la culture du lin représente 50 % de la production mondiale. Cette particularité a forgé le nom de baptême de la voie verte :  Véloroute du lin. Le trafic voyageurs avait été supprimé très tôt, dès le 2 octobre 1938. Le trafic des marchandises a été abandonné progressivement par tronçons à la fin du XXe siècle.

Réalisée par le département de la Seine-Maritime, cette superbe voie verte est longue de 27 km. Sa chaussée est entièrement revêtue d'enrobé. Actuellement, la véloroute débute non pas à St-Vaast mais à St-Pierre-le-Viger Fontaine-le-Dun, une très accueillante petite gare (vastes parkings, sanitaires). En effet, venant de St-Vaast, peu avant St-Pierre, est implantée l'usine de la Sucrerie de Fontaine-le-Dun et ce site industriel n'était pas propice à une traversée par une voie verte ! Autrefois, l'usine de la Sucrerie de Fontaine-le-Dun était un EP (Pk28) qui avait racheté à la SNCF, en 1951, la locomotive à vapeur 3-030 TA 686. pour ses manœuvres internes. La même entreprise sucrière possédait aussi un EP à l'entrée de la gare de St-Valéry-en-Caux.







Départ donc de St-Pierre-le-Viger (Pk. 27.4). BV comme l'édicule d'aisance sont du plus pur style Ouest. Notez que le BV est devenu la mairie de la commune mais son style est remarquablement bien conservé. La halle aux marchandises n'existe plus, remplacée par des salles liées aux activités de la commune. 

Dans les années 1950, la gare comporte une voie d'évitement et trois voies attribuées au marchandises, l'une épousant les limites de la cour de débord. Toutes sont raccordées à la voie unique aux deux bouts.






Par contre, il y a ce hangar, très typique des bâtiments d'entreposage employés autrefois par les coopératives et les entreprises agricoles dans un grand nombre de gares de l'Ouest de la France. 

Le carnet de profils et schémas de la région Ouest édition de 1957 montre que le bordure perpendiculaire en pierre du quai haut (voir photo du haut) était longé par un tronçon de voie accessible par une petite plaque tournante de gare, mais était-il encore utilisé alors et pour quels wagons? 


 


En quittant St-Pierre, on rencontre cette maison de garde (PN 26), là aussi, caractéristique de l'architecture ferroviaire de l'Ouest. La gare suivante est au Pk. 22 et ce premier parcours est en rampes allant de 10 à 20 °/°°.

Un mot sur la traction : à la fin du service voyageurs, les trois omnibus quotidiens sont  remorqués par des locomotives-tender du dépôt de Fécamp, notamment des 3-131 TA et - surtout, car cela va intéresser les modélistes ! - des 3-131 TB tant de la série badoise (901 à 915) que de la série saxonne (916 à 923).




Beaucoup de maisons de garde de PN ont été transformées et surtout agrandies. Je me suis limité aux bâtiments les plus authentiques, tel ce PN 23.






Au Pk.22, voici la gare de Luneray. Attention, la véloroute l'évite mais une voie de contournement en chaussée partagée la contourne pour finalement passer juste à côté. Un court tronçon de rue à remonter et nous voilà devant la BV style "5 portes". Autrefois, la gare comprenait, outre la voie unique, une voie d'évitement et trois voies de service. 




Face au BV de Luneray, en regardant à droite vous comprenez les raisons de l'interruption de la véloroute : une usine agroalimentaire ancienne jouxte l'emprise ferroviaire. 




L'usine est vaste et son style ancien la rend fort intéressante pour les modélistes.





Pk18 : gare de Gueures-Brachy ici côté quai avec l'édicule d'aisance toujours debout. Cette gare, sans doute modeste, comportait néanmoins quatre voies parallèles, mais son emprise a été aliénée dans le sens de la largeur par des installations électriques. 





Des variantes de détails sur cette maison de garde du PN 16.










Au Pk.14.6, la gare d'Ouville-la-Rivière présente deux particularités : 
• c'est le seul établissement de la véloroute qui possède encre sa halle, certes en ruine et totalement envahie par la végétation ;
• c'était aussi le point d'origine d'un réseau secondaire à voie métrique, les Chemins de Fer de Normandie, qui gérait deux lignes, l'une vers Motteville, l'autre vers Clères. 

Nous n'avons pas trouvé trace des vestiges "métriques". Rattaché à la Baie de Somme (!) après avoir été confié à la SE, le réseau est fermé aux voyageurs en 1938 et supprimé définitivement en 1947.


 Peu après avoir quitté Ouville, le PN 13 nous montre son accès latéral et son appentis. Nous sommes alors dans une rampe longue de 7 km dont l'inclinaison varie de 10 à 20 °/°°. A partir des années 1950, les 3-140 C s'emparent de la plupart des dessertes marchandises avant qu'elles soient reprises, dans les années 1960, par des locomotives diesel 040 DG / BB 66000.






Etonnement en gare d'Offranville : un tronçon de voie (rails à double champignon dissymétriques) est conservé sur lequel est garé un couvert G4 en très mauvais état. Le BV, par contre, offre un bel aspect. Notez le revêtement du quai en petits carreaux. 


Cette fois, c'est parti pour une descente de 4 km en déclivité de 20 °/°° (qu'il faudra remonter pour rentrer!) jusqu'à Petit Appeville (Pk.3.7) , petite station aux portes de Dieppe. Nous n'irons pas plus loin, la véloroute s'arrête là, car, autrefois, la ligne que nous venons de parcourir rejoignait celle arrivant de Rouen (et celle-ci existe toujours!) et s'y imbriquait pour s'engager dans le souterrain de St. Pierre (1654 m) avant d'entrer en gare de Dieppe.

Texte et photos : Jehan-Hubert LAVIE

Illustrations réalisées en septembre 2023

lundi 28 août 2023

Téléchargez votre fond d'écran Ferrovissime pour septembre 2023 !



Autorail type Y de la compagnie privée Midtjyske Jernbaner (MJBA) arrivant au terminus de Thyborøn dans la région du Midtjylland (Danemark). 



Votre fond d'écran Ferrovissime pour septembre 2023 vous attend d'ores et déjà sur notre page Fond d'écran à télécharger.



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L'incroyable exploitation des trains auto de Niebüll

 



Dimanche 16 juillet, jour de départ pour les grandes vacances de plusieurs Länder du nord de l'Allemagne. L'idéal jour J pour aller observer, en gare de Niebüll, l'exploitation des trains qui desservent l'île de Sylt ! 

Sylt, c'est un peu la Côte d'Azur allemande. C'est une destination balnéaire pour une clientèle très aisée et un point de rendez-vous estival pour les artistes et la très haute société d'outre-Rhin.

Située à proximité de la frontière danoise sur la côte ouest, c'est la plus grande île allemande de la mer du Nord : elle mesure 35 km du nord au sud et 13 km d'est en ouest. Mais surtout, depuis 1927, elle est rattachée à la terre ferme par le Hindenburgdamm -  une digue sur laquelle est posée un chemin de fer à double voie. Pas de route... Bref : pour se rendre à Sylt, on doit obligatoirement prendre le train. Et les Allemands le prennent volontiers avec leurs automobiles, car l'idée du voyageur en train avec automobile accompagnée ne parait pas du tout ringarde au pays de Mercedes, Audi et BMW ! 






Un jour de pointe en milieu d'après-midi, le chargement des automobiles sur les trains pour Sylt n'est pas sans rappeler l'embarquement sur les ferries pour la Corse, dans les ports de Toulon, Nice ou Marseille : de longues files parallèles d'automobiles qui attendent patiemment l'instant où les agents de cour leur diront d'avancer. A Niebüll, les voyageurs sont principalement allemands avec quelques véhicules immatriculés au Danemark ou au Pays-Bas. La file d'attente débute dès la bretelle d'accès au terminal d'embarquement mais semble bien gérée. 

Je note la présence de plusieurs photographes ferroviaires qui semble nullement étonner les cheminots. Nous sommes en Allemagne et, comme en Suisse, l'ami des chemins de fer armé de son appareil photo bénéficie d'une liberté dont il sait ne pas en abuser en ne s'aventurant pas en dehors des emprises accessibles au public. 











Deux opérateurs se partagent le marché de ces trains auto. car la DB a maintenant un concurrent : Der blaue Autozug Sylt.de avec ses trains bleus remorqués par de modernes locomotives diesel Vectron. 

Occupant les voies 9 et 11 du terminal, Autozug Sylt fait un carton sur internet avec un site remarquablement bien agencé, expliquant que la durée du trajet de Niebüll à Westerland (le terminus dans l'île) est d'environ 35 minutes. Autant dire qu'aujourd'hui, le voyageur va avoir du spectacle sur la digue : le vent est déchaîné, les vagues aussi et le ciel alterne entre un étonnant soleil donnant une douce lumière et d'épais nuages noirs déversant des torrents de pluie ! 

Une pancarte indique que les voyageurs ayant réservé un billet en ligne recevront un bon d'achat Amazon.de de 10 € en cas de retard égal ou supérieur à 30 minutes !






Ces trains auto. ont une particularité : les occupants des automobiles peuvent rester à l'intérieur de leur voiture ! Cela pourrait faire un sujet de photographies hilarantes : un couple d'un certain âge avec monsieur, l'air sérieux, les mains sur le volant de sa Porsche, mais l'auto a été chargée en marche arrière. Un peu plus loin, c'est une joyeuse famille en camping-car (oui, il y a des camping-cars mais aussi des caravanes!) dont un bambin fait semblant de tenir le volant. Et là, c'est une famille dont tous les membres sont assoupis, peut-être à la suite d'un long parcours routier d'approche. 

Les trains sont très longs puisque le profil du trajet est relativement plat. Les wagons qui les composent sont de types très variés. Certains semblent spécialement conçus pour ces navettes. D'autres sont de classiques wagons porte-autos dont bon nombre à deux niveaux. Nous sommes un jour de pointe et je n'en tire aucune conclusion car trains supplémentaires et forcements doivent être de mise. 













Autozug-Sylt.de annonce un départ de ses navettes toutes les 60 à 90 minutes du matin au soir. La Deutsche Bahn doit faire aussi bien. Et en ce jour de pointe, départs et arrivées se succèdent à un rythme effréné. Le spectacle que j'observe est une vraie grande leçon d'exploitation : évolution des rames, remises en tête des machines, toutes ces opérations se font avec la régularité d'une métronome ! Or les installations de la gare de Niebüll sont loin d'être de première jeunesse avec une floraison de sémaphores et de signaux, tous mécaniques. Côté bâtiments, leur construction en brique me ramènent aux catalogues des maquettes Vollmer des années 1980. Et il est vrai qu'on verra bien le plan de voies de Niebüll comme projet de réseau du magazine Miba ! 

A côté de la double voie qui passent en gare de Niebüll pour aller vers l'Ouest à l'île de Sylt, une bifurcation part vers le nord avec une voie unique qui se dirige sur Tønder et le Danemark. Cette dernière destination est assurée par les autorails bleus (voir les photos ci-dessus) de l'opérateur Arriva qui est une filiale du groupe DB dont on peut observer le matériel automoteur du Danemark jusqu'aux Pays-Bas.
















Sylt ne reçoit pas que des trains auto. La DB y envoie dessertes régionales et trains IC. Même la voiture "Bistro" passe sur l'île ! Pas de caténaire à Niebüll et l'ensemble du trafic relève donc de la traction diesel. La DB fait usage de modernes locomotives TRAXX, tout comme l'autre opérateur à la jolie livrée turquoise : NAH - Schleswig-Holstein. 

La gare de Niebüll voit passer aussi une autre composition "culte" chez les amateurs que nous observerons une autre fois : les voitures IC venant de Cologne à destination du môle de Dagebull qui sont pris en charge par un autorail, la rame comportant un petit fourgon générateur l'autorail ne pouvant alimenter la "clim" des voitures IC ! 

Finalement, tous ces flux induisent des mouvements quasi-permanents de convois qui font que le passage à niveau (voir photo du haut) à commande par manivelles depuis le poste d'aiguillages et de signalisation reste fermé de très longues périodes !











Observant les photographes ferroviaires, je note que Vectron, TRAXX et autres engins modernes ne semblent pas leurs sujets favoris. Ce sont bien les bonnes vieilles diesel 218 qui sont l'objet de leur intérêt ! Contemporaines de nos BB 67000, ces 218 de la DB sont, ici, en excellent état de présentation : caisse propre, pas de peinture écaillée... 

Finalement, ma dernière vision de Niebüll sera pour cette 218 dont la jeune agent de conduite, penchée à sa fenêtre, observe le refoulement prudent de sa longue rame de wagons à deux niveaux. 

Texte et ensemble des photos : Jehan-Hubert LAVIE