mardi 19 décembre 2023

La ligne de Chamonix aujourd'hui


 




Le numéro 127 de Ferrovissime présente, dans ses pages, une étude d'Eric Hospital sur les équipements très originaux qui ont permis au PLM d'établir une voie métrique électrifiée pour desservir Chamonix. Lisez cet article : tout est surprenant sur cette ligne de montagne ! Et les photos, prises entre 1968 et 1986, ne sont pas en reste : voyez ce wagon-plat automoteur manœuvré par un agent, main sur le contrôleur-traction, pour refouler et venir s'atteler derrière un fourgon-automoteur qui, lui, est resté à l'arrêt durant toute l'évolution du "wagon" ! 

Aujourd'hui, la ligne PLM de Chamonix a bien changé... Et heureusement pour elle, car c'est parce qu'on a su la faire évoluer qu'elle est toujours présente sous la forme d'un TER qui n'a pas grand chose à envier à une voie métrique helvétique. Et d'ailleurs, son parcours est binational puisqu'il relie, sous le nom de "Mont-Blanc Express, Saint-Gervais-le-Fayet, Chamonix et, après avoir franchi la frontière suisse, Martigny.

Alors, observons par l'image, ce Mont-Blanc Express dont vous retrouverez l'ancêtre en page 98 de Ferrovissime n°127, numéro spécial de 116 pages actuellement en kiosque.





Tout commence en gare de Saint-Gervais-le Fayet qui dispose d'un vaste BV.





A Saint-Gervais, TGV, TER et trains du réseau Léman-Express (photo ci-dessus) empruntant la voie normale venant de La Roche-sur-Foron, sont en correspondance avec les trains à voie métrique du Mont-Blanc Express. 









Le Fayet, c'est aussi l'établissement de maintenance du matériel à voie métrique. Ici, le respect pour le passé de la ligne est bien ancré comme le prouve le chasse-neige PLM restauré, exposé face aux quais des voyageurs. 











Allons jeter un coup d'œil sur la ligne en empruntant une automotrice. 



De Saint-Gervais à Vallorcine, la section française est toujours alimentée par troisième rail latéral. Sa tension est de 850 V.




Initiée en 1908, la confiance que la ligne de Chamonix met dans l'électricité concerne même aujourd'hui son parc d'automobiles de service comme l'explique le slogan stické sur les flancs de cette Renault Zoé, répété sur le Kangoo ZE garé derrière ! 





Le troisième rail d'alimentation électrique est surélevé par rapport aux rails de roulement.






La ligne du Mont-Blanc Express fait appel à une signalisation lumineuse spécifique de conception suisse. 










Première grande étape, la gare de Chamonix-Mont-Blanc. Le BV est immense, surtout pour une ligne à voie métrique ! 








La motivation des voyageurs est évidemment touristique avec une forte proportion d'anglophones. Le personnel de la gare en contact avec les voyageurs est parfaitement bilingue. 









Profitons de l'arrêt à Chamonix pour observer les automotrices. Celle-ci monte de Saint-Gervais. Elle appartient à la série de 6 unités Z 851 à 856 livrée à la SNCF entre 2005 et 2008 par la firme suisse Stadler. Ces 6 automotrices SNCF sont limitées à la section française. Deux automotrices similaires ont été acquises en 2012 par les Transports de Martigny et Régions (TMR). Equipées des roues dentées permettant d'emprunter la section suisse à crémaillère Strub, elles portent la double immatriculation Z 871 et 872 "à la française" et Beh 4/8 71 et 72 "à la suisse".Notez que c'est la caisse panoramique centrale qui est motrice, les deux caisses extrêmes étant des remorques pilotes (schéma 2_BB_2)



Arrivant de la Suisse en sens inverse, cette automotrice panoramique double, contruite par Vevey technologie, AD Tranz et SLM-Winterthur, appartient à la série SNCF Z 801 à 806 et  Transports de Martigny et Régions (TMR) Z 821 à 824 en marquage français ou BDeh 4/8 1 à 4 en marquage suisse. Equipées pour emprunter les sections à crémaillère Strub, ces dix automotrices assurent l'interconnexion franco-suisse de Saint-Gervais à Martigny. Seuls leurs bogies extrêmes sont moteurs (B2_2B). Aptes à l'UM 3, elles peuvent circuler à 70 km/h, franchir une rampe de 90 °/°° en adhérence et de 200 °/°° sur la crémaillère. 










La gare de Vallorcine marque la fin de la section française. Avec son vaste bâtiment comportant deux étages, le BV est typique d'une gare de montagne. A proximité de ce BV, on peut voir une charmante maison de garde de passage à niveau PLM.
L'intérieur du BV, très moderne, est tenu impeccable. 















 

Cette fois, nous sommes en gare de Le Chatelard-Frontière sous une tempête de neige. Première observation : cet ex-terminus du chemin de fer suisse Martigny/Chatelard est sous caténaire. Les Z 800 et 820 peuvent donc capter le courant sur le troisième rail français ou sur la caténaire suisse. L'architecture du BV est typiquement Suisse. Et il y a une remise tout en bois, pour y garer du matériel roulant.










En continuant notre parcours sur la section suisse, je ne résiste pas au plaisir de vous présenter la gare de Finhaut (Canton du Valais) qui est un exemple parfait pour un réseau miniature à écartement métrique. Notez que le BV fait également office de bureau de poste et d'arrêt d'autocars. Dans ce domaine, les Suisses sont pragmatiques ! 








Nous sommes arrivés à l'autre extrémité de la ligne. La gare Suisse de Martigny est le point nodal entre les CFF, la ligne Martigny/Orsières des TMR et le Mont-Blanc Express. 
L'automotrice BDeh 4/8 n°22, visible ici, est déjà prête à repartir vers la France en parcourant les paysages sublimes au pied du Mont-Blanc. 

Texte et photos : Jehan-Hubert Lavie











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