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Musicien incontournable sur la scène bretonne, Régis Huiban
fait vibrer son accordéon depuis plus de vingt ans au son de la nouvelle musique traditionnelle celtique. Son dernier album s'intitule le Train Birinik. Ce train-là, pas besoin d'être Breton pour le connaitre : il suffit d'avoir lu "Le cheval d'orgueil" de Pierre-Jakez Helias pour avoir une idée de ce que fut la voie métrique qui reliait, dans le sud Finistère, Pont-Labbé à St Guénolé.
fait vibrer son accordéon depuis plus de vingt ans au son de la nouvelle musique traditionnelle celtique. Son dernier album s'intitule le Train Birinik. Ce train-là, pas besoin d'être Breton pour le connaitre : il suffit d'avoir lu "Le cheval d'orgueil" de Pierre-Jakez Helias pour avoir une idée de ce que fut la voie métrique qui reliait, dans le sud Finistère, Pont-Labbé à St Guénolé.
Ce n'est pas la première fois que la musique celtique célèbre les voies métriques bretonnes. Mais jusqu'ici, à ma connaissance, le héros de ces CD avait toujours été le célèbre Réseau Breton et ses "grands trains" (proportionnellement à sa voie métrique). Rien à voir, donc, avec le modeste réseau départemental du train Birinik choisi par Régis Huiban . Ce Train Birinik, le voici pris en photo:
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Il présente les caractéristiques et tous les attraits de la plupart des voies métriques d'intérêt local qui desservaient tous les départements de l'Hexagone entre 1900 et 1950 : installations modestes, petites locomotives 030 T d'environ 15 tonnes,voitures à plate-formes ouvertes, dessertes assurées par trois trains quotidiens.
Nous avons demandé à Régis Huiban de nous dire les motivations qui lui avaient fait choisir le Train Birinik comme sujet d'inspiration pour son dernier Album :
"Il me plaît de raconter en musique un fait ancien, de citer une chanson traditionnelle bretonne ou une histoire qui a marqué les gens dans le passé. Le train Birinik a existé entre 1907 et 1946, dans le pays Bigouden (sud-Finistère). C’était le train du quotidien, le train de travail, sur la ligne Pont-l’Abbé / St-Guénolé, en longeant la côte sud. Le chemin de fer a contribué au développement de la pêche qui était déjà en plein essor autour de 1900. On empruntait aussi ce « tren bihan » pour se rendre aux foires, aux fêtes et pardons. Aujourd’hui les gens du pays Bigouden en gardent un souvenir ému".
« Le Train Birinik » est donc le titre de mon 3ème album. Dans un premier temps, j’ai imaginé chaque titre comme une halte de l’époque, le musicien dans la peau d’un gars sur le quai du départ…
Nous avons pu travailler au centre culturel du Guilvinec et rassembler des documents d’époque et cartes postales grâce aux collectionneurs et « mémoires locales ». Lors de la première, nous avons joué cette musique sur un diaporama et partagé la scène avec, entre autres, l’historien Serge Duigou, auteur du livre « Quand nous prenions le train birinik » aux éditions Ressac. Une belle aventure qui s’est poursuivie par l’enregistrement en studio début 2013. Un livret nourri d’anecdotes et images du train bigouden accompagne le CD".
"Le train a toujours inspiré les musiciens, notamment dans le jazz. C’est le thème du voyage, parfois vers l’inconnu. D’où cette volonté de composer et d’improviser sur chaque morceau, Pont-l’Abbé-Ville, Plobannalec, Treffiagat, Guilvinec, Penmarc’h, Kérity et enfin St-Gué-Terminu".
L’album est disponible sur www.bemolvpc.com
Retrouvez l’actu du groupe sur www.regishuiban.com"
Voici une seconde photo du Train Birinik en gare de St Guénolé. Observez bien cette vue ! Et comparez là avec une photo de la même gare réalisée, quelques années plus tard, publiée dans le n° 26 de Ferrovissime.
Car le Train Birinik a eu une seconde vie. Moins pittoresque pour une approche artistique, mais sans doute bien plus intéressante pour l'amateur de trains. En 1946, il est décidé de poser une voie normale de Pont-Labbé à St Guénolé sur le tracé de l'ex-voie métrique départementale comportant de nombreuses courbes hyper serrées et des voies d'évitement dans les gares ne pouvant recevoir que quelques wagons. Jusqu'en 1963, date de la fermeture définitive, 3-140H et 3-140 C, tractant essentiellement des wagons STEF et des couverts chargés de la "marée", desservent cette petite ligne qui bat tous les records en matière d'installations minimales, comme le montre le reportage paru dans Ferrovissime n° 26.
Jehan-Hubert Lavie
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