jeudi 15 avril 2021

Le Chatelard-Frontière et Canfranc, c'est David et Goliath en montagne



 

La gare frontière de Canfranc (c/O.T.) 

Aujourd'hui, 15 avril, les presses française et espagnole annoncent l'inauguration de la nouvelle gare de Canfranc en présence de Bernard Uthurry, vice-président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, aux côtés du gouvernement d’Aragon. Une étape vers la réouverture de la ligne internationale transpyrénéenne Pau / Saragosse.

Tout a déjà été dit et écrit sur Canfranc, cette gare frontière exceptionnelle située à 1200 m d'altitude, abandonnée depuis des décennies, avec son bâtiment voyageurs monumental aux dimensions comparables à celui de Paris-Saint-Lazare ! Coté français, le trafic est interrompu depuis 1970, le côté espagnol continuant à recevoir une maigre desserte. Depuis plusieurs années, cette artère transpyrénéenne fait l'objet de gros investissements destinés, au prix de travaux colossaux, à remettre en place une desserte internationale et à réhabiliter le fameux BV, au moins à des fins touristiques. Et il le mérite vraiment! Alors, souhaitons bonne chance à la liaison Pau / Saragosse. 



Le Bâtiment voyageurs de Le Chatelard-Frontière, un châlet modeste, mais accueillant et bien équipé


Il se trouve que le hasard des dates induit parfois des contrastes curieux. Ainsi, quelques jours auparavant, j'étais en montagne, dans une gare frontière infiniment petite - la plus modeste à une limite du territoire français ? - et pourtant en bonne santé ! Il s'agit de la gare de Le Châtelard - Frontière marquant le point entre la France et la Suisse (Canton du Valais) sur la voie métrique internationale Saint-Gervais-lès-Bains-Le Fayet / Vallorcine / Le Chatelard-Frontière / Martigny. 


Ici, nous sommes en Suisse à Finhaut, canton du Valais, district de Saint-Maurice. Située à 1224 m d'altitude, la gare est aussi l'agence postale de l'agglomération.

Cette ligne à voie métrique du Réseau Ferré National est exploitée par SNCF Mobilité côté français. Côté Suisse, son exploitation est assurée par l'un des fameux secondaires helvétiques, le réseau MOMC résultant de la fusion du Martigny-Orsières et du Martigny-Châtelard. 



A le Châtelard-Frontière, côté vers la France, la forte rampe se voit à l'oeil nu ! 



En provenance de Saint-Gervais, une Z 800 termine l'ascension de la rampe qui mène en gare de Chamonix.  


C'est l'itinéraire de tous les superlatifs : rampe maxi en adhérence de 90 °/°°, rampe en crémaillère de 200 °/°° avec vitesse limitée à 23 km/h en rampe et à 16 km/h en déclivité. Mais vitesse maximale de 70 km/h sur les section en adhérence. Captation du courant sur un 3e rail latéral en France et par pantographe sur ligne aérienne de contact en Suisse. 


Interconnection à Saint-Gervais entre la voie métrique SNCF - MOMC et la voie normale conduisant à Annemasse - la fameuse "ligne de Savoie", desservie aujourd'hui notamment par les trains du Léman-Express, fruit de l'interconnection SNCF - CFF. 

Cette voie métrique n'est pas isolée puisqu'elle est en correspondance quai à quai avec les trains à voie normale. Rappelons que Saint-Gervais est situé au pied du Mont-Blanc, dans une région hautement touristique. 






Chamonix bénéficie d'un bâtiment voyageurs de belles dimensions. Et l'aménagement de la salle des billets est remarquable.


Deux séries d'automotrices modernes panoramiques (angle de vision de 138°) se partagent le service : 

• des automotrices doubles équipées pour la  crémaillère  et munies de pantographes sont aptes à circuler sur la totalité du parcours ; 3 appartiennent à la SNCF (Z 801 à 6) et deux au MOMC (BDeh 4/8) ;

• des automotrices articulées à trois caisses sur quatre bogies ; les 6 du parc SNCF (Z 851 à 6) ne sont pas équipées pour circuler sur la crémaillère ni sous caténaire,  contrairement aux 2 unités du MOMC.

Texte et photos : Jehan-Hubert Lavie


Une automotrice suisse en France à Saint-Gervais : la BDeh 4/8 n°3.


La Z 804 SNCF en gare de Le Châtelard-Frontière. Longeant la remise du dépôt et à quai. 





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