lundi 30 décembre 2024

En observant le MV 4775

F. Fontaine / Archiv. Dép. des Vosges

 

Voilà un article "Train sous la loupe" à ne surtout pas manquer ! Car les trains MV d'hier sont rarement traités dans la presse ferroviaire d'aujourd'hui. 
Dans Ferrovissime n°133, vous allez retrouver le MV 4775, un train de messageries-voyageurs qui relie Sablé à Châteaubriant. Nous voyons ici le convoi en gare de Chémazé, remorqué par une 3-141 C affectée au dépôt de Châteaubriant. 

Un petit détail mérite qu'on en dise un mot ici : les couleurs des wagons. Ce train MV 4775 circule le 11 juillet 1964. Depuis près de cinq ans, la livrée du parc marchandises de la SNCF passe du brun foncé au rouge wagon. En fait, ce sont les wagons neufs et ceux qui passent en révision qui arborent la nouvelle teinte. D'autre part, 1964 est aussi l'année où débute le passage à la numérotation UIC.

Dans la composition du MV 4775, tous les véhicules portent encore l'ancien marquage et le brun foncé règne en maître sur les wagons. Sauf un : le couvert qui suit la voiture voyageurs. Ce couvert voit sa livrée brun foncé parsemée de zones de peinture neuve rouge wagon notamment sur les volets d'aération (entièrement rouges!), les montants métalliques de caisse et à certains emplacements d'inscriptions. Aujourd'hui, on a oublié le temps de ces zones de peinture rouge qui tranchaient sur le brun (très!) foncé - une pratique qui allait proliférer sur le parc marchandises lors du passage au marquage UIC.



F. Fontaine / Archiv. Dép. des Vosges


Outre un reportage photos passionnant que vous pouvez découvrir dans Ferrovissime n°133, François Fontaine avait conservé ce document : un bulletin de perception complémentaire modèle CC 132, délivré par l'agent chargé du contôle dans le MV 4775. En effet, Monsieur Fontaine avait primitivement prévu de se rendre à Pornic par l'itinéraire direct Paris-Montparnasse / Nantes-Orléans via Le Mans et Angers-St Laud soit 396 km. Or le détour de Sablé à Châteaubriant, puis de Châteaubriant à Nantes-Orléans allonge le parcours de 23 km. Il s'agit donc d'un changement d'itinéraire qui induit une perception complémentaire de 2,10 F.
Notez que ce bulletin est très caractéristique des carnets à souche en vigueur à l'époque à la SNCF. La petite ligne tout en bas nous renseigne sur la date d'impression du carnet : novembre 1962. L'impression a été réalisée par P.M.I. (Procédé Moderne d'Impression), une imprimerie qui travaille alors beaucoup avec la SNCF et différents services publics. (CRV) est le Contrôle des Recettes Voyageurs, service émetteur du document. Et les CC qui précèdent le numéro de bulletin 132 signifient "Comptes Communs". La mise en place des comptes communs dans les domaines des trafics voyageurs et marchandises, avait précédé l'avènement de la SNCF pour traiter les opérations comptables communes aux anciens réseaux. A cet effet, un organisme avait été mis en place près du dépôt de Paris-Batignolles et une énorme machine - l'électro-calculateur - avait été acquise à cet effet. 

Jehan-Hubert Lavie

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